Le Baobab
MARTIGNY «Je n’ai jamais rêvé d’ouvrir une librairie. J’ai simplement compris un jour que je ne parviendrais pas à m’exprimer dans l’enseignement. Le reste fut affaire de hasards et de rencontres.» A deux pas du rond-point du Minotaure, à Martigny, la «Librairie du Baobab» rayonne depuis septembre 2013.
La rencontre avant tout
«J’avais choisi le nom du baobab pour symboliser un lieu qui invite au dialogue, mais je pense aujourd’hui que l’essentiel est dans notre slogan: La librairie en mouvement.» Une philosophie qui n’est autre que celle de l’entrepreneuse: vivre dans l’instant et oser, sans crainte ni regret. Sur la vitrine, trois lignes: Librairie générale, Espace culturel, Ateliers créatifs. A l’intérieur, un vaste espace où le livre est roi, bien sûr, mais aussi la carte, celle que l’on glisse derrière la couverture pour accompagner le geste d’un mot doux, le sac où l’on planque le polar qui nous accompagnera durant notre voyage en train, ou encore le jeu qui animera la famille un soir d’orage. Et puis «Le Baobab», comme l’appellent les habitués, c’est aussi un endroit où l’on aura pu s’initier à la calligraphie, se laisser envoûter par une harpiste, correspondre avec un inconnu, en savoir plus sur les surdoués, rencontrer Léonard Gianadda et Metin Arditi, et tellement d’autres choses encore…
Les honneurs de France Inter
«Tout se fait naturellement. En 2014, un géographe genevois en pré-retraite entre, prend un café, achète quelques livres et s’en va. Il est de retour 15 minutes plus tard et me dit: Je rentre d’un voyage en Ethiopie, ça vous intéresse que je présente mon périple? Il envoie des images, quelques textes, et zou, on organise une soirée avec la communauté éthiopienne de la ville, on goûte des plats de chez eux, et ceux qui étaient là, ce soir-là, s’en souviennent encore. Ce fut la première conférence. A partir de là, tout a été possible.»
Au cours des neuf années qui ont suivi, le lieu a bien entendu connu des hauts et des bas, mais l’entreprise a aujourd’hui trouvé son rythme de croisière et s’est définitivement enracinée dans le monde littéraire et culturel romand. Il faut dire que Le Baobab est régulièrement placé sous les feux de la rampe: Prix Sommet UBS en 2019, invitée régulière de l’émission Le Débrief sur Canal 9, de La Parenthèse, les honneurs répétés de «La librairie francophone» de France Inter, et d’autres encore.
Livreurs à vélo
Une visibilité qui ne constitue pas une fin en soi pour Yasmina, mais plutôt une forme d’encouragement, et un moyen supplémentaire d’entrer en contact avec les amoureux du livre. Un livre par ailleurs devenu «valeur-refuge» grâce au Covid. «Il faut avouer que ce fut une période hors normes pour nous. Pour satisfaire la demande, nous nous sommes transformés en logisticiens et livreurs à vélos!» Par «nous», entendez Yasmina, Elise, Lucie, Tess, du nom des passionnées qui emmènent avec l’aventure du Baobab.
Ce qui vous distingue des autres librairies? «…Je ne suis pas libraire, je n’ai pas de processus écrit ni d’idée préconçue.» D’ailleurs, personne n’est actuellement libraire au Baobab, même si le lieu en a formés. «Ça ne s’est simplement pas présenté. Mais c’est vrai que ce n’est pas le principal critère d’embauche. Le Baobab, c’est d’abord une passion, un savoir-être, l’envie de faire le maximum pour nos clients. Il y a ici une sorte de vibration. Il faut le ressentir et jouer à l’unisson.» Et à voir le sourire de celles qui, depuis plusieurs années, sont dans l’orchestre, on se réjouit des prochains concerts!
Un décor sur mesure signé Projet Hidalgo
La décoration intérieure de la Librairie du Baobab est assurée par Projet Hidalgo, une start-up créée par trois jeunes Valaisans. Illanez Buthey Buthey Designers, installés dans l’ancienne usine Moderna, à Vernayaz, ont reçu le Prix Lignum 2012 pour la dBox, élégante structure en bois permettant l’amplification naturelle du son sortant du haut-parleur interne d’un iPhone.
www.projethidalgo.com