Variations, n° 2 (2006). Subjectivités libres et critique de la répression
Subjectivités libres et critique de la répression
- Éditeur
- Parangon
- Format
- Revue
- Collection
- Variations revue internationale de théorie critique
- Langue
- Français
- Parution
- 11 - 2006
- Nombre de pages
- 124
- EAN
- 9782841901593
- Dimensions
- 170 × 240 × 10 mm
Résumé du livre
Face aux discours répressifs qui envahissent les médias, les discours politiques, les écoles et les esprits, Variations propose d'avancer vers une critique globalisante du phénomène. Cette livraison aborde l'enfance sans entraves, la jeunesse en révolte, la prise de parole des salariés, la résistance aux abstractions totalitaires, le cri de négativité des zapatistes et leur refus de s'identifier à un monde fait de guerres et de carcans.
Oskar Negt renverse la table de l'école traditionnelle, en abordant les promesses de la pédagogie alternative. Il met en relief les relations de réciprocité entre la proximité corporelle, la levée des inhibitions et l'autonomie des enfants. Alain Bertho saisit la révolte des banlieues comme un moment de crise propice au lancement d'un chantier de recherche anthropologique, pouvant inspirer une critique politique. Il amorce le dépassement des interprétations traditionnelles, qui cherchent à éclairer la subjectivité à partir d'une position d'extériorité aux acteurs. Alex Neumann entame une démarche similaire, qu'il illustre par la prise de parole des salariés. Les soubassements conceptuels de ce projet proviennent d'un héritage délaissé de la Théorie critique, qu'il s'efforce de mettre à jour. Lucia Sagradini investit les brèches des appareils répressifs, en montrant les chemins détournés par lesquels Winston Smith, protagoniste du roman 1984, arrive à se réapproprier son autobiographie en dépit du mensonge totalitaire. Soizic Bonvarlet évoque le souvenir de l'enfance berlinoise de Walter Benjamin, poète, philosophe et refuznik. Manière de dire que la mélancolie et la rêverie sont des refuges indispensables, au vu de la modernité cynique qui nous assaille. John Holloway nous accorde un entretien au cours duquel il reprend l'idée d'un refus radical du monde tel qu'il se donne, inspiré de la dialectique négative d'Adorno. L'«Autre campagne» du sous-commandant Marcos est discutée à partir de cet angle décalé. Fernando Matamoros Ponce approfondit cette réflexion en puisant dans les ressources de l'imaginaire indigène et dans les cultures de la rébellion.
Hors champ, deux articles conspuent le discours conservateur de la valeur-travail. Stephen Bouquin rend hommage à Jean-Marie Vincent, en soulignant son apport conceptuel à la sociologie contemporaine. Il insiste sur l'originalité du concept de travail abstrait, issu de la pensée de Marx, et qui signale les transformations du travail sous les conditions de la socialisation marchande. Philippe Maingault constate pour sa part que le mouvement contre le contrat première embauche s'est accompagné, entre autres, d'une idéalisation implicite du contrat à durée indéterminée, qui laisse pourtant à désirer. Le point d'orgue de ce numéro est un entretien avec Denis Berger et Michel Lequenne, permettant de passer en revue les riches expériences politiques et théoriques des deux intellectuels communistes, formés par le trotskisme critique, le surréalisme et d'autres expériences vivantes.