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Martin Amis, le postmodernisme en question

Éditeur
Presses Universitaires de Rennes
Format
Livre Broché
Collection
Interférences
Catégorie
Littérature française
Langue
Français
Parution
03 - 2024
Nombre de pages
132
EAN
9782868478009
Dimensions
160 × 210 × 10 mm
3 jours à 3 semaines
CHF 18.00

Résumé du livre

Comment écrire à l'ère du doute généralisé quant à la possibilité pour le signe de commercer avec le monde ? Comment faire fi de la mélancolie au relativisme nihiliste entaché de médiocrité dans laquelle nous serions soit disant plongés ? Comment, en un mot, réintroduire de la valeur dans et par le littéraire, à l'heure post-humaniste des vérités incertaines et de l'ébranlement des fondements de nos certitudes ?

Les romans de Martin Amis fournissent quelques éléments de réponse à ces questions, par la virulence de leur critique de l'affect mélancolique d'un certain discours ambiant dit postmoderne. Loin d'être victimes du pessimisme fin de siècle («fin de XXe siècle, bien sûr»), ils forment une oeuvre à part entière car l'énergie provocatrice de leur verbe est la marque d'une foi dans le pouvoir qu'ont les mots - dans leur violence même - à prendre langue avec le monde, à investir les sphères éthiques et politiques pour faire du roman un lieu de débat concernant la modernité.

London Fields (1989) porte ce débat sur le devant de la scène : l'ironie qui y préside n'épargne aucune des complaisances affectant le versant mélancolique du postmodernisme, qu'elle mime pour mieux les dénoncer. Les maux de notre société y sont hyperbolisés, l'apocalyptisme ambiant radicalisé, l'excès de nos peurs hypertrophié jusqu'à ce que cet excès même, victime de sa propre violence, implose, laissant la place aux valeurs programmées par le joyeux carnaval de la langue qui préside à l'écriture du roman et bouleverse les catégories établies pour instaurer celles de la liberté d'un langage inventeur de ses propres lois.