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L'interface France-Iran 1907-1938 : une diplomatie voilée

Éditeur
L'Harmattan
Format
Livre Broché
Collection
Economie plurielle, Histoires et politiques
Catégorie
Sciences politiques
Langue
Français
Parution
09 - 2004
Nombre de pages
408
EAN
9782747567121
Dimensions
14 × 22 ×  mm
2 à 3 semaines
CHF 46.00

Résumé du livre

Durant la période 1907-1938, la question persane a été le reflet et l'instrument de la politique étrangère de la France. Une approche traditionnelle aurait mis l'accent sur la prédominance des intérêts économiques dans les relations entre une grande puissance telle que la France et un pays sous-développé comme l'Iran. L'analyse minutieuse de Mariam Habibi, fondée sur un dépouillement des archives françaises, démontre à l'inverse que, pendant toute cette période, la position de la France à l'égard de l'Iran a été soumise à des considérations de politique internationale. Son désintéressement apparent, notamment au plan pétrolier, la continuité de son influence culturelle y ont été le voile dissimulant les impératifs d'une diplomatie définie et appliquée au plus haut niveau, selon des modalités successives, par le Quai d'Orsay.

Trois étapes sont distinguées. La première faisant suite à l'accord anglo-russe de 1907, qui, jusqu'à 1914, permet à la France de jouer un rôle efficace de médiateur, se soldant par la signature en septembre 1914 d'un engagement anglo-franco-russe dans la poursuite de la Grande Guerre. La seconde, de 1914 à 1925, qui fut mise à profit par la France pour faire obstacle à l'emprise des Britanniques sur la Perse en lui ouvrant du même coup les possibilités de négocier le partage du monde ailleurs. La troisième enfin, de 1925 à 1938, laquelle en dépit des humiliations subies de la part du souverain iranien, Rezâ Châh, conféra à la France, et non à l'Allemagne, le privilège de former les cadres de l'armée iranienne.

Sous des apparences altruistes, la France réalisait par là ses objectifs politiquement stratégiques: d'abord la survie de la Triple Entente, ensuite le maintien de l'autonomie persane face aux tentatives de mainmise extérieure, enfin, l'empêchement d'une pénétration allemande. Les décisions successives prises par le Quai d'Orsay correspondaient ainsi aux intérêts globaux de la France, et non aux intérêts régionaux de l'Iran. C'est pourquoi l'amitié persane fut sacrifiée sur l'autel des intérêts européens de la France tandis que son influence culturelle fut l'expression d'un impérialisme aux intérêts négatifs.

Henry Panhuys

Couverture:

Dessin: Karim Habibi-Morshed

Graphique: Richard Holloway

Collection Économie Plurielle

Dirigée par Henry Panhuys et Hassan Zaoual