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La religion industrielle : monastère, manufacture, usine : une généalogie de l'entreprise
Monastère, manufacture, usine : une généalogie de l'entreprise

Éditeur
Fayard
Format
Livre Broché
Collection
Poids et mesures du monde
Catégorie
Littérature française
Langue
Français
Parution
04 - 2017
Nombre de pages
792
EAN
9782213701806
Dimensions
140 × 220 × 40 mm
ré-impression annoncée
CHF 50.30

Résumé du livre

L'industrie est une vision du monde. Avant d'être machinisme, elle est une grande machinerie intellectuelle. Nous vivons et nous croyons dans les « Révolutions industrielles » qui se multiplient depuis deux siècles.

Cet ouvrage porte un regard anthropologique et philosophique de l'Occident sur lui-même. Cet Occidental selfie met au jour sa puissante religion industrielle, jamais vue comme telle.

L'industrie absorbe tout. Elle fait tenir l'architecture culturelle de l'Occident. Car l'Occident a bien une religion. Il ne s'est produit aucune « sécularisation ». La religion ne peut disparaître : elle se métamorphose. Avec la « Révolution industrielle » un « nouveau christianisme » technoscientifique a été formulé.

Cet ouvrage donne à voir la naissance, dans la matrice chrétienne, d'une religion rationnelle qui est désormais notre croyance universelle. L'esprit industriel s'est emparé du plus grand mystère de l'Occident chrétien, celui de l'Incarnation, et l'a inscrit dans divers grands Corps pour transformer le monde : ceux du Christ, de la Nature, de l'Humanité et de l'Ordinateur.

Pierre Musso explore la généalogie de la religion industrielle et met en évidence trois bifurcations majeures institutionnalisées dans le monastère (XIe-XIIIe siècles), la manufacture (XVIIe-XVIIIe), puis l'usine (XIXe), avant de constituer l'entreprise (XXe-XXIe). Son élaboration s'est accomplie sur huit siècles pour atteindre son apogée avec la « Révolution managériale », la cybernétique et la numérisation.

La religion industrielle a produit un corpus philosophique, quelques bibles encyclopédiques, un puissant imaginaire et un grand théâtre usinier. Elle s'est construite à l'ombre de l'État et contre la religion politique, longtemps de façon souterraine. Désormais, l'Entreprise porte et exporte la religion industrielle alors que l'État voit sa symbolique politique se dilapider.

Véronèse achève en 1577 dans la Salle du Conseil du Palais des Doges, à Venise, La Dialectique ou l'Industrie : elle est l'emblème de la Cité, puissante par son industrie et sa loi. L'industrie humaine, représentée par Minerve, conçoit et incarne, associant l'oeil et la main, la pensée et l'action, comme le ligure Véronèse dans cette image inaugurale qui accompagne le lecteur.