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Côte d'Ivoire : violences d'une transition manquée

Éditeur
L'Harmattan
Format
Livre Broché
Collection
Points de vue
Catégorie
Sociologie
Langue
Français
Parution
11 - 2006
Nombre de pages
232
EAN
9782296044883
Dimensions
14 × 22 ×  mm
2 à 3 semaines
CHF 32.00

Résumé du livre

Côte d'Ivoire

Violences d'une transition manquée

Cette nuit, le Capitaine Gbé Kpau, au cours de sa sortie, a tué plusieurs pauvres civils et, au petit matin de ce vendredi, il a réuni autour de lui quelques hommes et supervisé personnellement l'embarquement de tout ce beau monde à bord des camions. Après avoir chargé les morts, les détenus croyant qu'ils allaient être libérés sont montés dans les camions. Après plusieurs kilomètres de route et après avoir dépassé la prison civile de la MACA, le Capitaine, en tête de pont dans un véhicule L200, se gara. Il passa d'abord en reconnaissance les lieux et les sécurisa par quelques éléments lourdement armés pour être sûr que personne ne viendra le déranger. Enfin, calme et serein, il ordonne le déchargement des détenus. Ces derniers pressés de finir le travail de déchargement s'activent comme des petits diables. Dans les va-et-vient incessants, vers les camions, un jeune Dioula répondant au nom de Koné accompagné d'un jeune écolier béninois, de onze années, réussiront à tromper la vigilance de leurs gardiens et se faufiler parmi les morts. Après avoir constaté que le déchargement est fini et que les camions ont bien été nettoyés, le Capitaine rassembla tout le monde et ordonna, pour qu'il n'y ait pas de témoins, que le feu soit ouvert sur eux. Après ces salves qui firent tomber mes compagnons, comme des mouches, avec son arme de poing, le Capitaine vérifia, de lui-même, l'effectivité du travail en soulevant les corps avec ses pieds. Non content de leur marcher dessus, le Capitaine avait pris la peine d'envoyer quelques coups de feu à des jeunes dont l'âme avait déjà quitté le corps. Après ces coups, il resta presque une heure sur le terrain jusqu'au dernier soupir du dernier agonisant. Le lendemain, le monde découvrira le charnier à Youpougon.