Anthropologie du silence polynésien : gémir n'est pas de mise aux Marquises...
- Éditeur
- L'Harmattan
- Format
- Livre Broché
- Collection
- Portes océanes
- Catégorie
- Sociologie
- Langue
- Français
- Parution
- 03 - 2017
- Nombre de pages
- 279
- EAN
- 9782343109091
- Dimensions
- 16 × 24 × mm
Résumé du livre
Anthropologie du silence polynésien
L'impact de l'influence missionnaire et coloniale en Polynésie au XIXe siècle a été considérable. La modernité et les expérimentations nucléaires du XXe siècle ont renforcé ce choc culturel à un point tel que beaucoup pensent que la culture polynésienne traditionnelle a disparu.
Au fil de notre recherche anthropologique nous découvrirons qu'il n'en est rien... La tradition polynésienne est restée vivante, opérante grâce à sa culture du silence. Croire en l'effacement des représentations traditionnelles se révèle être un « mal entendu ». Le silence polynésien a de nombreuses dimensions. Il n'y a pas un, mais des silences. Chacun s'inscrit dans un rapport au monde.
La parole est l'envers du silence. Les tabula invoquaient les liens avec les forces invisibles du te Pô, l'espace-temps fondateur ancestral. Chaque mot avait un pouvoir, portait un sens pour une rencontre. Cette parole s'est tue. Le silence, lui, perpétue un rapport au passé dans une posture de respect parfois mêlé de craintes.
« Gémir n'est pas de mise aux Marquises », chanta J. Brel. Certes la dureté polynésienne est avérée mais ne pas se plaindre n'est en rien une absence de souffrance. La douleur est signifiante. Elle est même parfois un mal vivant, un véritable « en soi ». Le face à face douloureux aux multiples enjeux s'inscrira là encore dans l'intimité pudique du silence.
L'absence de plainte a permis à Tahiti de rester ancrée au mythe du paradis. La souffrance d'un peuple semble ne pas pouvoir y avoir existé comme si la Polynésie était sans histoire. Le silence polynésien reste à entendre.